Coup d’État au Burkina Faso : le médiateur de la CEDEAO « satisfait » après avoir rencontré un nouveau chef militaire
Cnn
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Le médiateur envoyé au Burkina Faso par le principal bloc politique et économique d’Afrique de l’Ouest, la CEDEAO, Mahamadou Issoufou, s’est dit mardi satisfait d’une rencontre avec le nouveau chef militaire du pays, Ibrahim Traoré.
Issoufou a ajouté que le bloc de 15 membres continuerait d’accompagner la transition du Burkina Faso vers un régime constitutionnel après que le pays ait été frappé par sa deuxième prise de contrôle militaire cette année.
La CEDEAO avait exhorté à plusieurs reprises la junte qui a pris le contrôle vendredi à respecter un calendrier convenu avec ses prédécesseurs pour revenir à un régime constitutionnel d’ici juillet 2024.
« Nous avons eu des échanges très profonds. Des échanges très francs », a déclaré Issoufou aux journalistes après avoir rencontré des chefs religieux et Traoré dans la capitale Ouagadougou.
« Je peux vous assurer que la CEDEAO restera avec le peuple burkinabè… et le défi difficile auquel ils sont confrontés », a-t-il ajouté.
Le gouvernement du Burkina Faso a publié une déclaration indiquant que la réunion avait eu lieu, mais n’a fourni aucun autre commentaire.
La réunion a eu lieu dans un contexte de manifestations à Ouagadougou qui ont forcé la délégation à rester à l’aéroport plutôt que de se rendre dans une salle de conférence du centre-ville pour des raisons de sécurité, a déclaré une source diplomatique.
Des dizaines de manifestants ont bloqué l’accès au centre de conférence mardi matin pour empêcher la réunion d’avoir lieu, a déclaré un journaliste de Reuters.
La foule est restée relativement petite et paisible.
Mais ils ont suivi de violentes manifestations anti-françaises au cours du week-end qui ont éclaté après que Traoré a déclaré que Damiba s’était réfugié dans une base militaire Français, ce que la France a nié.
Certains ont accusé le bloc de se ranger du côté de la France, l’ancien colonisateur du Burkina Faso, et de ne pas faire grand-chose pour aider le pays à lutter contre une insurrection islamiste rampante qui a tué des centaines de personnes, déplacé des milliers de personnes et poussé les villes assiégées du nord au bord de la famine.
Les frustrations suscitées par l’insécurité croissante ont stimulé à la fois la première prise de pouvoir militaire en janvier et le dernier coup d’État.
La CEDEAO lutte pour faciliter le retour à l’ordre constitutionnel au Burkina Faso, au Tchad, en Guinée et au Mali, qui ont tous connu des coups d’État depuis 2020.