L’Inde ne montre aucun signe de ralentissement de ses achats de pétrole russe
Les flux de brut russe vers l’Inde devraient atteindre 3,36 millions de tonnes métriques en mai, selon les estimations de Refinitiv. C’est près de 9 fois plus élevé que la moyenne mensuelle de 382 500 tonnes métriques de 2021.
Une partie de la raison de la disparité des prix: l’Occident a évité le pétrole russe. Lundi, l’UE a accepté d’interdire 90% des importations de pétrole russe d’ici la fin de l’année. L’Europe est le plus gros acheteur d’énergie russe.
L’embargo d’un énorme importateur comme l’Europe exercerait une pression sur l’économie russe, mais Moscou a trouvé d’autres acheteurs en Asie.
Selon Refinitiv, les flux de brut russe vers l’Inde ont grimpé à 1,01 million de tonnes métriques en avril, contre 430 000 tonnes métriques en mars.
Le ministère indien du Pétrole et du Gaz naturel n’a pas immédiatement répondu à une question sur l’impact de l’interdiction partielle de l’UE sur les liens pétroliers de l’économie sud-asiatique avec Moscou.
Plus tôt en mai, l’Inde a minimisé le pic des importations. Dans un communiqué, le ministère du Pétrole et du Gaz naturel a déclaré que le pays importait du pétrole du monde entier, y compris un volume important des États-Unis.
« Malgré les tentatives de dépeindre le contraire, les achats d’énergie à la Russie restent minuscules par rapport à la consommation totale de l’Inde », a déclaré le ministère dans un communiqué. « Les transactions énergétiques légitimes de l’Inde ne peuvent pas être politisées », a-t-il ajouté.
L’UE va de l’avant avec une interdiction partielle
Alors que les achats de brut russe par l’Asie augmentent, l’UE a décidé lundi de bloquer la majeure partie de celui-ci d’ici la fin de l’année.
Le brut russe représentait 27% des importations du bloc en 2021, selon Eurostat.
Le pétrole russe livré par des pétroliers serait interdit, tandis qu’une exemption serait faite pour le segment sud de l’oléoduc Druzhba, a déclaré Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, lors d’une conférence de presse.
Le segment nord de l’oléoduc dessert la Pologne et l’Allemagne, qui ont accepté l’embargo. La partie sud va à la Hongrie, à la Slovaquie et à la République tchèque et représente 10% des importations de pétrole russe.
Une partie importante des exportations de pétrole de la Russie vers l’Europe se rend dans le bloc via des pipelines. Le réacheminement de ces barils vers les marchés asiatiques nécessiterait de nouvelles infrastructures coûteuses qui prendraient des années à construire.
Julia Horowitz et Vedika Sud de CNN ont contribué à ce rapport